Un drame survenu récemment à Boulogne-Billancourt a entraîné ce commentaire surprenant d'un journaliste de BFM :
« Il y a plus de joie que de tristesse, nous expliquent plusieurs amis du couple. »
Comment un geste si violent peut-il provoquer de la joie ? Quelles peurs, quelles angoisses, cette joie recouvre-t-elle ?
En ce début de semaine, un homme de 84 ans a assassiné son épouse d'un coup de revolver, puis il a retourné l'arme contre lui. Il semble pourtant que telle n'était pas la volonté de la défunte, selon le témoignage d'un proche, car lorsque le mari évoquait ce suicide commun, sa femme le refusait avec obstination.
Qu'il soit difficile de voir un être aimé souffrir, chacun peut le comprendre. L'excellente loi Leonetti prévoit pourtant que tout soit fait pour que toute douleur soit épargnée aux personnes en fin de vie et que tout acharnement thérapeutique soit évité. Cette loi est malheureusement très mal appliquée en France et il est bien naturel que tant de gens aient peur, eux aussi, d'être abandonnés à leurs souffrances même dans un lit d'hôpital.
L'autorisation de l'euthanasie semble alors pour beaucoup la réponse idéale à ces situations inhumaines. C'est le signe qu'une partie de la population ne croit plus à la capacité de l'État de faire exécuter ses lois, que notre société est en faillite.
J'ai déjà fait part de mes réserves sur l'euthanasie, je n'y reviendrai pas.
Pour finir, je constate une fois de plus avec tristesse la façon dont certains journalistes présentent des assassinats. Ainsi, Le Monde parle d'un "drame de la fin de vie" comme d'autres articles parlent d'un "drame passionnel" quand un homme tue sa compagne ou ex-compagne. Ces formules déforment la réalité et n'ont rien d'anodines.
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